JAZZ SWING JANVIER 1991

ALIZES

Je ne suis pas un spécialiste des tropiques (peut-être du Cancer...) ni des esprits qui voguent sur les flots mais il semble que les alizés sont des vents chauds qui soufflent tous dans le même sens. La chaleur du trio est extraordinaire, les thèmes sont courts, l'ambiance est souriante, piano vers quatre heures du matin... justement, une douce folie décalée manquerait presque, mais ce serait un curieux procès que celui des nuits affalées. Un répertoire subtil, des standards   Gravy Waltz ,   Serenade in Blue ,   Over the Rainbow ,   My Little Suede Shoes ... qui alternent avec des compositions de notre pianiste manceau. L'ensemble est soudé, J.P. Souchu est très discret, Patricia Lebeugle s'efface et accompagne (dommage, on souhaiterait parfois plus de gras dans ses solos), Mister Dueho-bonhomme-dechemin enfile les thèmes pour notre ravissement.

Disque carte de visite, mettant en valeur des compositions personnelles souvent inventives   Mister Shuffle , Notes en Papillotes , Canicule . Toutefois si les alizés pouvaient s'agiter un peu plus parfois, je pense que notre navigateur du Mans s'en sortirait avec autant de panache si ce n'est plus bon vent ! T. Bouffechoux

JAZZ SWING DECEMBRE 1990

PHILIPPE DUCHEMIN TRIO « ALIZES »

Je n'ai qu'un mot à dire: Bravo ! Bravo pour la musique, fraîche et swinguante à souhait, pour l'enregistrement presque parfait, et pour la participation de la province à la construction de l'édition du jazz français. Philippe Duchemin vit et travaille dans la ville du Mans. Le jazz dans cette région lui doit tout, j'aurais l'occasion d'y revenir dans un dossier spécial décentralisation. Lui et son trio ont choisi d'enregistrer à Brest. Pour une fois, Paris n'a rien à voir dans l'affaire et c'est tant mieux. Jean-Pierre Souchu joue bien de la batterie. Sa discrétion et sa sobriété prouvent qu'il a su oublier les années passées dans l'école de Dante Agostini (paix à son âme). Patricia Lebeugle rejoint avec cet enregistrement le cercle très fermé des femmes qui font du jazz en France et prouve, si besoin était, que la contrebasse n'est pas seulement une affaire d'homme.

Quant à Philippe Duchemin lui-même, non content de s'inspirer d'Oscar Peterson et Monty Alexander, il rend directement hommage à leurs maîtres, c'est-à-dire Ahmad Jamal et le grand Nat « King » Cole. Un seul reproche l'ordre des morceaux, trop progressif, par conséquent insuffisamment contrasté. Mais, à mon humble avis, il s'agit là, une fois de plus, hélas, d'un choix de producteur. François Laudet

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